Temps de lecture : 4 minutes
Le changement climatique est probablement la tendance macro-économique la plus importante des trente années à venir. En effet, indépendamment des nombreux risques physiques induits par ce changement (augmentation en intensité et en fréquence des catastrophes naturelles : canicules, inondations, tempêtes, …), l’urgence climatique est une réelle préoccupation pour les consommateurs qui sont de plus en plus exigeants :
La première question que chaque entreprise doit se poser est : est-ce que mon activité peut encore exister dans un monde bas carbone ? Et si oui, sous quelle forme ? Prenons l’exemple du secteur textile : afin d’opérer une véritable transition bas carbone, il est nécessaire de passer d’un modèle économique linéaire à un modèle circulaire. Le rapport “Pulse of the fashion industry” estime que si les entreprises du secteur parviennent à opérer ce changement d’ici 2030, cela pourrait apporter un bénéfice de 160 milliards de dollars à l’économie mondiale contre une perte 45 milliards dans le cas contraire. Il est donc important pour les entreprises de bien réfléchir aux changements à opérer afin d’assurer la pérennité de leur activité dans un monde bas carbone. Certains secteurs comme le tourisme sont particulièrement exposés, car le niveau de trafic aérien actuel n’est pas compatible avec les trajectoires d’émissions des accords de Paris.
Le parcours de transition climatique d’une entreprise peut être défini comme “la capacité d’une entreprise à piloter sa transition bas carbone, en mettant en place les équipes, la gouvernance, les formations, les outils et le pilotage par les données nécessaires”.
La transition climatique entraîne des risques et des enjeux similaires à la transformation digitale. En effet, il s’agit d’une transformation indispensable pour maintenir la pérennité de l’entreprise. Les nouvelles opportunités que cette transition apporte nécessitent aussi de nouvelles compétences à acquérir et pose la question de leur développement (formation de collaborateurs, recrutement de nouveaux employés déjà formés, appel à un cabinet extérieur, …).
Le parcours de transition climatique ne consiste pas seulement en la mesure d’un Bilan Carbone ou la définition d’une trajectoire de réduction des émissions mais couvre plusieurs dimensions :
Nous nous concentrons ici sur l’enjeu climatique, mais il y a bien sûr d’autres dimensions d’une politique RSE que nous ne couvrons pas dans cet article.
Pour évaluer le parcours de transition climatique de son entreprise, plusieurs outils d’évaluation sont disponibles. L’initiative ACT (Assessing Low-Carbon Transition) créée par le CDP et l’ADEME, est l’un de ces outils. L’initiative ACT fournit un cadre méthodologique qui aide les entreprises à aligner leurs stratégies de transition climatique sur une trajectoire de décarbonation adaptée à leur secteur d’activité.
Cette méthode vise à fournir aux entreprises des pistes de compréhension sur l’avancement de la décarbonation dans leur secteur pour leur permettre d’opérer une bonne transition. Il est important qu’elle repose sur des critères couvrant à la fois des éléments quantitatifs et qualitatifs afin d’avoir des données vérifiables sur les entreprises et leur façon d’aborder la transition.
Pour ce faire, l’évaluation ACT pose cinq questions aux entreprises :
Suite à ces questions, une évaluation est établie en fonction de la performance notée de 1 à 20, la cohérence globale notée de A à E et la tendance qui est négative ou positive.
La création de cet outil d’évaluation de la performance environnementale des entreprises par la CDP et l’ADEME aide les entreprises à dépasser les critères de réglementation à respecter et obtenir un niveau supérieur de maturité sur le sujet.
Chez Aktio, nous considérons 6 dimensions pour évaluer le parcours de transition climatique d’une entreprise :
La maturité d’une entreprise sur la mesure de son empreinte dépend de 3 critères :
Ainsi, on peut définir la maturité de la mesure carbone en fonction de ces trois critères :
Pour ce qui est du plan de réduction des émissions, il est évalué en fonction de :
Quant à la maturité, elle est :
La sensibilisation et la formation des collaborateurs est quant à elle évaluée en fonction du nombre d’employés ayant bénéficié de ces derniers. La maturité est donc faible si personne n’a été formé ou sensibilisé, moyenne si seulement les acteurs clés de l’entreprise l’ont été et avancée si toute l’entreprise est sensibilisée et formée.
👉 En savoir plus sur les outils de formations et sensibilisation pour vos collaborateurs dans cet article
La gouvernance climat est basée sur :
Cette étape passe par l’implication de votre chaîne de valeur et la transformation de votre stratégie produit et marketing. La maturité est faible s’il n’y a pas d’implication de la chaîne de valeur et pas de réflexion marketing produit, moyenne s’il y a des pistes de réflexion et d’action sur l’éco-conception et une charte d’achat durable ou des critères carbone dans le choix de fournisseurs, et enfin avancée s’il y a une remontée d’information sur l’empreinte carbone des fournisseurs et l’implémentation des concepts d’éco-conception produit et de prix interne du carbone.
Enfin, la communication est évaluée en fonction des différentes pratiques mises en place et de l’implication des clients en aval. La maturité de la communication est donc faible si inexistante, moyenne si la communication RSE dispose d’une page dédiée sur le site web de l’entreprise et d’un rapport extra-financier et avancée si elle comporte un reporting volontaire CDP en plus.
Vous souhaitez évaluer le parcours de transition climatique de votre entreprise ?
Faites votre diagnostic en 5 minutes en répondant au questionnaire ci-dessous, et recevez votre évaluation et nos recommandations gratuitement !