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L’économie circulaire, aussi appelée “économie de la circularité”, est un concept qui a officiellement émergé dans les années 2000 (bien que des réflexions aient été menées quelques années auparavant), notamment grâce aux travaux de la fondation Ellen MacArthur et ceux de Michael Braungart et William McDonough, créateurs du concept de cradle to cradle. Elle se présente comme un modèle de production et de consommation durable visant à éviter l’épuisement des ressources naturelles, en favorisant notamment le réemploi, la réutilisation et le recyclage des matériaux.
La circularité s’oppose à l’économie linéaire, encore largement dominante aujourd’hui, qui repose sur la recherche d’une augmentation perpétuelle de la production avec des ressources pourtant limitées et encourage des processus de production intensifs en matières premières et en énergie. Au contraire, l’économie circulaire vise à utiliser les ressources de la manière la plus efficace possible et diminuer leur impact sur l’environnement, et ce, à tous les stades du cycle de vie des produits.
L’économie circulaire se fonde sur 7 leviers principaux selon l’ADEME, qui concernent aussi bien la production et l’offre de produits et de services que la consommation et la gestion des déchets :
De plus en plus d’entreprises s’engagent aujourd’hui sur la voie de l’économie circulaire. Selon l’ADEME, environ 30% des entreprises ont mis ou mettent actuellement en place des actions d’amélioration de la performance environnementale de leurs produits. Un chiffre encourageant mais qui montre aussi que de nombreuses entreprises doivent encore se mobiliser sur le sujet.
Voici les 5 principaux avantages à favoriser l’économie circulaire en entreprise :
La circularité constitue une attente toujours plus forte des clients, mais également des investisseurs, fournisseurs, collaborateurs et de la société civile en général. Tous exigent désormais des entreprises qu’elles transforment leur modèle afin d’optimiser l’usage des ressources et de réduire leur impact sur l’environnement, notamment les émissions de gaz à effet de serre.
💡 Une étude du Capgemini Research Institute a révélé que jusqu’à 72% des consommateurs désirent adopter des pratiques circulaires, notamment via leurs achats.
Afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050, l’ensemble des entreprises doivent dès maintenant agir pour réduire drastiquement leurs émissions de gaz à effet de serre. Or, l’économie circulaire constitue un levier-clé permettant des réductions pouvant aller jusqu’à 34% de plus par rapport à un mode de production linéaire selon une étude réalisée par l’Institut de l’économie circulaire. Elle permet également de générer des émissions évitées grâce à la commercialisation de produits plus durables.
L’économie circulaire comporte des enjeux environnementaux mais également réglementaires. En effet, les textes réglementaires se multiplient pour obliger les acteurs à faire preuve de circularité dans leurs activités. On peut citer notamment la loi “AGEC” (Anti-gaspillage pour une économie circulaire) de 2020, qui impose, depuis le 1er janvier 2022, aux entreprises de respecter un mode opératoire de valorisation des produits qui n’ont pas trouvé preneur (invendus, retours de stocks, etc.), en essayant prioritairement de les vendre, les donner ou les recycler.
Mettre en place une démarche circulaire permet ainsi de se conformer aux réglementations émergentes (et de les anticiper) mais aussi de réduire les risques liés au dérèglement climatique sur l’ensemble de sa chaîne de valeur.
En permettant notamment une réduction des coûts et des risques de rupture d’approvisionnement en matières premières mais aussi des coûts en lien avec le traitement des déchets, la circularité permet à l’entreprise de devenir plus compétitive mais aussi plus résiliente sur la durée.
La mise en place d’une démarche de circularité permet aussi à l’entreprise d’améliorer son image de marque, et donc de fidéliser sa clientèle tout comme d'attirer de nouveaux consommateurs ou conquérir de nouveaux marchés grâce au développement de produits plus durables.
En effet, les entreprises sont considérées par les Français comme le premier acteur pour agir. Près des ¾ des citoyens aimeraient avoir plus d’informations sur l’impact environnemental et sociétal des produits qu’ils achètent. Les marques se doivent ainsi d’être sincères et transparentes dans leur démarche environnementale et sociale pour convaincre.
On peut distinguer deux niveaux pour l’adoption d’une démarche circulaire en entreprise :
De nombreuses actions peuvent être mises en place, pour certaines rapidement et sans le moindre coût. La sensibilisation des collaborateurs sera essentielle afin de garantir leur efficacité. En voici quelques exemples.
Au-delà des actions à mettre en place au quotidien, une entreprise souhaitant s’engager pleinement dans l’économie circulaire devra intégrer la démarche dans sa stratégie climatique et RSE globale. Concevoir des produits ou services “circulaires” implique, en effet, de repenser, dès la conception du produit ou service, son mode de fabrication et d’utilisation pour limiter ses impacts environnementaux et maximiser sa durée de vie.
Il n’existe pas une seule méthode applicable dans le sens où chaque entreprise doit définir ses priorités en fonction de ce qui fait le plus de sens au vu de son activité. On peut néanmoins distinguer 7 étapes qui seront nécessaires pour assurer le succès de la démarche :
La mise en place d’une démarche d’économie circulaire en entreprise apparaît comme une nécessité mais présente aussi de nombreux avantages, au premier rang desquels se trouvent la réduction des coûts et des risques juridiques et environnementaux. Elle constitue également un levier puissant pour mobiliser vos collaborateurs dans la transition bas-carbone !
Nous tenons à remercier tout particulièrement Sarah Aït Said, notre partenaire experte du sujet pour sa relecture et sa contribution à cet article.