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Alors que la réglementation se renforce pour favoriser la transition bas-carbone dans l’ensemble des secteurs d’activité, le secteur audiovisuel va également devoir faire preuve de transparence sur son empreinte carbone. Dans le cadre de son Plan Action! destiné à accompagner les producteurs de cinéma pour répondre au défi climatique, le CNC a annoncé le 5 octobre la mise en place d’une “éco-conditionnalité” de ses aides financières à la fourniture de bilans carbone des œuvres.
Ainsi, à compter du 31 mars 2023, les producteurs d'œuvres cinématographiques et d'œuvres audiovisuelles de fictions ou documentaires devront fournir un bilan carbone des œuvres au moment de leur demande d’aides au CNC. L’objectif de cette mesure est double :
En pratique, un premier bilan carbone prévisionnel devra être fourni au stade du devis de production. Il permettra aux producteurs d’évaluer les émissions de CO2 correspondant aux grands postes de dépenses (transports, hébergement, etc.) et de fournir les éléments essentiels pour adapter les tournages à une stratégie bas-carbone. Puis, un bilan carbone définitif détaillé devra être transmis au stade du devis final, destiné à constater les écarts entre le prévisionnel et le définitif et ainsi observer les effets positifs engendrés par la stratégie carbone mise en place.
💡 On peut faire le parallèle avec la réglementation environnementale 2020 (RE2020) qui impose aux maîtres d’ouvrage de calculer l’empreinte carbone du bâtiment dès la phase de développement du projet de construction. L’objectif est d’inclure la dimension carbone le plus en amont possible afin d'anticiper et de réduire au maximum l'empreinte carbone. Une fois le projet de construction terminé, l’empreinte carbone réelle peut alors être comparée avec l’empreinte carbone prévisionnelle.
La mise en œuvre de la mesure doit être progressive. Si les bilans carbone devront être fournis dès le 31 mars 2023, l’éco-conditionnalité des aides ne sera mise en place qu’à compter du 1er janvier 2024.
⚠️ Dans un premier temps, seuls les producteurs d'œuvres cinématographiques et audiovisuelles seront concernés. Toutefois, le dispositif sera également mis en place ultérieurement pour les œuvres d’animation, les œuvres immersives et les jeux vidéo.
Selon une étude réalisée par le collectif Ecoprod en 2020, l’empreinte carbone scope 1 et 2 du secteur audiovisuel en France (soit les émissions directes et indirectes liées à l'énergie pour la production, la post-production, la distribution, la projection et la diffusion des œuvres) s’élèverait à 314 825 tonnes d’équivalent CO2 par an. Un chiffre en apparence assez faible mais néanmoins trompeur car cette même étude révèle que l’empreinte carbone complète scope 1, 2 et 3 serait de plus de 10 millions de tonnes d’équivalent CO2 par an, soit plus de 30 fois plus ! Les principaux postes d’émissions sont :
Même si l’impact carbone varie beaucoup en fonction du type de projet, on constate que l’essentiel des émissions est généré lors du tournage. Le transport des techniciens, des équipes et du matériel ainsi que l’hébergement comptabilisent ainsi à eux seuls plus de 50% de l’empreinte carbone scope 1 et 2 (consommations d’énergie).
Alors que la neutralité carbone doit être atteinte en 2050 pour respecter les engagements nationaux et internationaux, le secteur audiovisuel doit ainsi engager une transition bas-carbone comme l’ensemble des autres secteurs d’activité. Les enjeux sont climatiques, réglementaires (Stratégie Nationale Bas-Carbone, Pacte Vert pour l’Europe) mais aussi économiques.
En effet, l’audiovisuel est une industrie très gourmande en ressources (notamment pour la fabrication du matériel) dont les prix vont augmenter dans les prochaines années en raison de leur rareté mais aussi de la hausse de la demande. Il s’agit également d’un secteur en pleine mutation, avec une évolution importante des technologies utilisées pour la diffusion des œuvres. Cette transition (ou inflation ?) numérique a d’ailleurs un impact important sur les émissions de gaz à effet de serre du secteur.
Le Bilan Carbone est la première étape pour engager une démarche bas-carbone. Chaque tournage a ses spécificités et sa réalisation permet de visualiser les principaux postes d’émissions pour déterminer les actions de sobriété énergétique à mettre en place.
Ces actions pourront notamment concerner :
💡 En 2014, le collectif Ecoprod a publié un guide de l’éco-production visant à constituer une feuille de route pour la réalisation d’un projet audiovisuel de manière éco-responsable. Celui-ci recommande, notamment, la réalisation d’une évaluation carbone prévisionnelle afin de déterminer les actions prioritaires à mettre en œuvre.
Aktio peut vous accompagner pour la réalisation de votre Bilan Carbone pour répondre à la nouvelle obligation mise en place par le CNC. N’hésitez pas à nous contacter !