CSRD : comment se conformer à la nouvelle norme ESRS E1 sur le changement climatique ?
Particulièrement exigeante, la nouvelle norme ESRS E1 de la CSRD oblige les entreprises à faire preuve de transparence sur leur impact et leurs actions pour limiter les effets du changement climatique. Quelles sont les informations à collecter ? Comment se préparer au reporting dès aujourd’hui ? On répond à toutes vos interrogations dans cet article.
Temps de lecture : 7 minutes
Qu’est-ce que la norme ESRS E1 ?
La nouvelle directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), qui est entrée en vigueur le 1er janvier 2024, impose aux entreprises d’approfondir leur reporting extra-financier et élargit le nombre d’entreprises soumises à l’obligation de reporting. L’une des principales nouveautés est que le reporting (appelé désormais “rapport de durabilité”) doit se conformer à des standards normés, les fameuses normes européennes de durabilité (ESRS) dont le premier jeu a été publié le 31 juillet 2023.
Fondées sur les trois piliers de la RSE (environnement / social / gouvernance), les normes ESRS visent à apporter un cadre détaillé et strict au nouveau reporting extra-financier afin notamment de faciliter sa lisibilité par les parties prenantes et permettre une comparaison des rapports entre eux.
Dans ce but, elles détaillent notamment les informations à publier par les entreprises mais aussi le format à adopter et, dans certains cas, la méthodologie à utiliser pour collecter les données nécessaires à l’établissement du reporting. L’ensemble de ces normes ESRS détaille plus de 1200 données (!) que les entreprises vont devoir déclarer.
Le premier jeu de normes comporte au total 11 normes, donc 5 normes thématiques dédiées au critère environnemental. Parmi ces dernières, la norme ESRS E1 est spécialement dédiée au changement climatique et comprend 220 données : il s’agit de la norme ESRS avec le plus de données à renseigner. De plus, la majorité de ces données sont de nature “quantitative” (kWh d’énergie consommé, kg de CO2 émis…), là où d’autres normes sont plus “qualitatives” (la réponse attendue est un texte rédigé).
La norme ESRS-E1 comprend trois sous-thématiques :
L’adaptation au changement climatique, soit le processus d’adaptation de l’entreprise au changement climatique
L’atténuation du changement climatique, soit les efforts mis en place par l’entreprise contribuer à la limitation du réchauffement climatique, notamment via la réduction de ses émissions de gaz à effet de serre
L’énergie : toutes les formes de production et de consommation d’énergie par l’entreprise.
Quel est l’objectif de la norme ESRS E1 ?
La norme ESRS E1 précise les exigences de publication (Disclosure Requirements - DR) requises pour établir le rapport de durabilité concernant le volet climatique. Grâce aux informations transmises par l’entreprise, les utilisateurs du rapport (investisseurs, clients, régulateur et autres parties prenantes) doivent notamment pouvoir comprendre :
De quelle manière l’entreprise influe sur le changement climatique, autrement dit quelles sont ses incidences positives, négatives, réelles et potentielles
Les actions mises en place par l’entreprise pour prévenir, atténuer ou corriger ces incidences et traiter les risques et opportunités en lien avec le changement climatique
Comment l’entreprise prévoit d’adapter sa stratégie et son business model à la transition vers une économie durable
Les incidences financières pour l’entreprise des risques et opportunités liés au changement climatique
Quelles sont les spécificités de la norme ESRS E1 ?
La norme ESRS E1 comprend au total 9 exigences de publication (Disclosure Requirements), ce qui en fait une des normes ESRS thématiques les plus complètes. Cela s’explique notamment par le fait que le changement climatique est considéré comme un sujet prioritaire par l’Union Européenne pour atteindre la neutralité carbone en 2050.
Par ailleurs, elle se distingue également des autres normes thématiques par son champ d’application particulièrement vaste.
Pour rappel, dans notre article dédié à la double-matérialité, nous avons montré en détail comment l’analyse de double matérialité se trouve au cœur du nouveau reporting de durabilité. Concrètement, chaque entreprise doit identifier et hiérarchiser les enjeux de durabilité qui sont les plus importants pour elle et ses parties prenantes. En fonction des résultats, l’entreprise détermine au cas par cas quelles informations déclarer dans le cadre du reporting de durabilité.
Cependant, pour la norme ESRS E1, l’Union Européennea choisi d’inverser la charge de la preuve en mettant en place un régime spécial et plus contraignant visant à élargir son champ d’application. Ainsi, si l’entreprise considère que le changement climatique n’est pas une thématique significative (matérielle) concernant son activité, elle doit fournir une justification détaillée et argumentée.
En pratique, il sera donc difficile pour la plupart des entreprises de passer outre cette norme ESRS E1. En effet, toutes les entreprises contribuent actuellement, à des degrés divers, au changement climatique. Par ailleurs, de plus en plus d’entreprises seront à l’avenir impactées par le changement climatique, que ce soit en raison de risques physiques ou de transition (par exemple, la mise en place de nouvelles réglementations).
✍ Notez-le
La norme ESRS-E1 sur le changement climatique est la seule norme de la CSRD où l’entreprise doit non pas “expliquer pourquoi cela l’impacte” (i.e. le sujet est “matériel”), mais “justifier pourquoi elle n’est pas impactée”.
Étant donné que toute entreprise émet des gaz à effet de serre, cette justification est donc a minima très délicate. De plus, cette justification doit être accompagnée d’une analyse prospective sur les conditions futures qui pourraient amener l’entreprise à conclure ultérieurement que le changement climatique est une thématique matérielle.
Selon, l’Autorité des normes comptables, l’enjeu climatique pourra éventuellement ne pas être considéré comme matériel par une entreprise si l’estimation de son bilan carbone (scopes 1, 2 et 3) est négligeable en le comparant à des ordres de grandeur pertinents (par exemple, les émissions moyennes du secteur d’activité, le chiffre d’affaires de l’entreprise, etc.).
✍ Notez-le
Une quantification précise du bilan carbone (scopes 1, 2 et 3) de l’entreprise n’est obligatoire que si celle-ci considère l’enjeu climatique comme matériel au regard de ses activités. Dans le cas contraire, elle peut se contenter d’établir une estimation de ses émissions.
Présentation détaillée des exigences de publication
Explication de la manière dont les cibles de l'entreprise sont compatibles avec la limitation du réchauffement de la planète à 1,5 °C
Description des leviers de décarbonation
Description et quantification des investissements et des financements de l'entreprise pour le plan de transition
DR-2
Politiques en lien avec le changement
2 qualitatifs 0 quantitatif
Publication d'informations sur les politiques mises en œuvre par l'entreprise en lien avec le changement climatique (impacts, risques, opportunités)
DR-3
Actions et ressources
8 qualitatifs 2 quantitatifs
Présentation des actions d'atténuation du changement climatique par la décarbonation
Montant des CapEx et des OpEx significatives nécessaires à la mise en œuvre des actions
DR-4
Objectifs d'atténuation et d'adaptation
9 qualitatifs 16 quantitatifs
Publication des cibles de réduction des émissions de gaz à effet de serre
Explication du cadre et de la méthode utilisés
Description des leviers de décarbonation et de leur contribution quantitative à la réalisation des cibles de réduction
DR-5
Consommation d'énergie
2 qualitatifs 21 quantitatifs
Publication de la consommation totale d'énergie en MWh :
consommation totale d'énergie produite à partir de sources fossiles
consommation totale d'énergie produite à partir de sources nucléaires
consommation totale d'énergie produite à partir de sources renouvelables
DR-6
Bilan carbone
9 qualitatifs 29 quantitatifs
Publication :
des émissions brutes de Scope 1
des émissions brutes de Scope 2
des émissions brutes de Scope 3
des émissions totales de gaz à effet de serre
DR-7
Projets d'absorptions des gaz à effet de serre
12 qualitatifs 15 quantitatifs
Quantité totale d'absorptions et de stockage de gaz à effet de serre exprimée en tonnes équivalent CO2
Hypothèses de calcul, méthodes et cadres appliqués par l'entreprise
DR-8
Tarification interne
4 qualitatifs 5 quantitatifs
Type de mécanisme de tarification interne du carbone
Prix du carbone appliqués en fonction du type de mécanisme
Pour l'année en cours, volumes d'émissions brutes de gaz à effet de serre de Scopes 1, 2 et, le cas échéant, de Scope 3, exprimés en tonnes équivalent CO2 couverts par ces mécanismes
DR-9
Incidences financières attendues
12 qualitatifs 32 quantitatifs
Proportion d'actifs exposés à un risque physique important faisant l'objet d'actions d'adaptation au changement climatique
Proportion d'actifs exposés à un risque de transition important faisant l'objet d'actions d'atténuation du changement climatique
Économies de coûts attendues grâce aux actions d'atténuation et d'adaptation au changement climatique
✍ Notez-le
L’adaptation est un ajustement des systèmes naturels ou humains face à un environnement changeant. Elle peut être anticipée ou réactive, publique ou privée, autonome ou planifiée.
L’atténuation consiste à réduire à la source les émissions de gaz à effet de serre, ou augmenter le stockage de ces gaz (puits), à l’aide d’interventions humaines.
DR1 : Plan de transition pour l’atténuation du changement climatique
Cette première exigence oblige l’entreprise à communiquer sur son plan de transition climatique. Autrement dit, sesefforts d’atténuation (passés, actuels et futurs) pour garantir la compatibilité de sa stratégie d’entreprise avec l’atteinte des objectifs climatiques internationaux.
Le plan de transition climatique doit notamment comporter :
Une démonstration de la compatibilité de sa trajectoire carbone avec un scénario à + 1,5°C
Une description des différents leviers de décarbonation programmés
Un plan d’investissement et de financement pour les différents leviers de décarbonation
Une évaluation des émissions provenant desactifs et des produits de l’entreprise au cours de leur durée de vie résiduelle (émissions bloquées). L’objectif est d’évaluer la faisabilité des objectifs de réduction des émissions de l’entreprise et d’identifier les actifs et activités de l’entreprise exposés aux risques de transitionclimatiques
Des informations indiquant si l’entreprise est ou non exclue des indices de référence alignés sur l’accord de Paris (EU Paris-aligned Benchmarks - PAB)
Une démonstration de l’alignement du plan de transition climatique avec la stratégie commerciale globale de l’entreprise et son plan de financement
Un suivi des progrès réalisés dans le cadre de ce plan de transition climatique
📜 Documentation :
L’Autorité des Marchés Financiers a publié un guide pédagogique visant à accompagner les entreprises dans la communication sur leur plan de transition climatique.
DR2 : Politiques liées à l’atténuation et l’adaptation au changement climatique
Il s’agit ici de décrire l’ensemble des politiquesque l’entreprise a adoptées pour gérer ses impacts sur le changement climatique mais aussi les risques et opportunités liés à celui-ci. Les politiques d’efficacité énergétique doivent être considérées ainsi que le déploiement éventuel des énergies renouvelables.
DR3 : Actions et ressources en rapport avec les politiques liées au changement climatique
Dans le cadre de cette exigence, l’entreprise doit publier l’ensemble des actions menées concernant l’atténuation et l’adaptation au changement climatique ainsi que les ressources allouées à leur mise en œuvre (financières, humaines).
Exemple : Une multinationale suédoise a engagé des investissements conséquents en Recherche & Développement pour mettre au point des batteries électriques pour les poids lourds, et ainsi atteindre leurs objectifs de réduction. Coût estimé : 2,6 milliards d’€ sur la période 2021-2026 D’autres exemples sont disponibles dans ce rapport de l’ESMA (European Securities and Market Authority) !
Pour chaque action, l’entreprise doit indiquer les ressources financières mobilisées en termes d’investissements (Capex) et de dépenses courantes (Opex).
DR4 : Objectifs d’atténuation et d’adaptation au changement climatique
Dans cette section, l’entreprise doit publier les cibles climatiques qu’elle s’est fixées.Autrement dit, ses objectifs de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre (“trajectoire de décarbonation” ou plus communément “trajectoire carbone”). Il s’agit sans doute de la principale innovation de la norme ESRS E1.
Les objectifs de réduction doivent être publiés en valeur absoluedans tous les cas (par exemple, une réduction de 20% en tCO2e sur une période de 10 ans par rapport aux émissions d’une année de référence).
À titre complémentaire, les objectifs peuvent être exprimés en intensité carbone (par exemple, une réduction de 20% en tCO2e/€ de chiffres d’affaires sur une période de 10 ans par rapport aux émissions d’une année de référence).
Ils doivent être publiés pour les émissions de Scope 1, 2 et 3 de manière séparée.
✍ Notez-le
En général, les objectifs de réduction sont exprimés en valeur absolue pour les catégories d’émissions de Scopes 1 et 2 et en intensité sur les 3 Scopes. C’est notamment le cas pour les trajectoires SBTi (Science-Based Target)
Les objectifs de réduction doivent comprendre au minimum des valeurs cibles pour 2030 et, si elles sont disponibles, pour 2050. L’entreprise doit indiquer le cadre et la méthodologie utilisée pour les établir (par exemple, la Science-Based Target Initiative - SBTi).
⚠️ Attention
Dans tous les cas, les objectifs portent uniquement sur les émissions brutes. Sont donc exclues les absorptions de gaz à effet de serre, les crédits carbone ou les émissions évitées.
Il est important de noter que l’entreprise ne peut pas se contenter d’indiquer sa trajectoire de décarbonation mais doit également démontrer sa robustesse en décrivant les différents leviers de décarbonation attendus et leur contribution quantitative à l’atteinte de cette trajectoire.
Pour cela, elle doit veiller notamment :
À la qualité du chiffrage financier concernant les dépenses d’investissement (CapEX) et opérationnelles (OpeEX) allouées aux différents leviers de décarbonation
À l’exactitude du chiffrage des différents leviers de décarbonation (mesurés en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre par catégorie d’émissions)
Au réalisme des hypothèses retenues (prise en compte des évolutions technologiques, de la décarbonation du mix énergétique des pays où l’entreprise est implantée, etc.)
DR5 : Consommation d’énergie et mix énergétique
Dans cette section, l’entreprise doit fournir des informations détaillées sur sa consommation d’énergie finale. Cela requiert en pratique de convertir des consommations d’énergie primaire (fossile) et secondaire (hydrogène) en mégawattheures (MWh) en utilisant leur pouvoir calorifique, afin de les additionner aux consommations d’électricité.
✍ Notez-le
Ces données sont généralement disponibles sur les factures d’approvisionnement en énergie.
L’entreprise doit notamment ventiler les consommations d’énergie selon trois sources distinctes : fossile, nucléaire et renouvelable. En pratique, il est donc nécessaire de disposer d’une traçabilité fiable sur l’origine des énergies secondaires et finales. L’Autorité des Marchés Financiers recommande aux entreprises d’utiliser les données statistiques nationales sur le mix énergétique.
👉 Vous pouvez retrouver la cartographie des émissions de CO2 du mix énergétique de chaque pays sur le site d’Electricity Maps.
Les entreprises dans un secteur à fort impact climatique doivent ventiler leurs consommations énergétiques fossiles par source. Elles peuvent trouver cette information sur leurs factures d’approvisionnement.
✍ Notez-le
Les activités réalisées dans des secteurs à fort impact climatique sont énumérées aux sections A à H et à la section L de la NACE (Nomenclature Statistique des Activités Économiques).
DR6 : Bilan carbone Scopes 1, 2 et 3
Cette exigence concerne la publication du bilan carbone (scopes 1, 2 et 3) de l’entreprise. Il s’agit d’une étape cruciale pour pouvoir mesurer les progrès accomplis conformément à la trajectoire carbone que s’est fixée l’entreprise.
✍ Notez-le
Le périmètre des émissions de gaz à effet de serre à considérer est étendu aux entités pour lesquelles l’entreprise détient le contrôle opérationnel. Autrement dit, celle pour lesquelles elle détient la capacité à diriger les activités en matière d’émissions de gaz à effet de serre.
Elle doit ainsi indiquer (en tonnes équivalent CO2) :
Les émissions du scope 2 incluant les émissions brutes basées sur la localisation de la production (“location-based) et les émissions brutes basées sur les types de contrats d’énergie (“market-based”) comme les contrats d’énergie renouvelable (“Garanties d’Origine” en France, “Renewable Energy Certificate” ailleurs en Europe).
Les émissions du scope 3 incluant les émissionsde chaque catégorie significative, autrement dit chaque catégorie qui constitue une priorité pour l’entreprise. À noter que les futures normes ESRS sectorielles, dont la publication doit intervenir avant le 30 juin 2026,préciseront les principaux postes du Scope 3 à retenir et la manière d’estimer ces émissions dans la chaîne de valeur.
Les émissions totales en ventilant les émissions totales dérivées des émissions de Scope 2 basées sur la localisation (“location-based”) et les émissions totales dérivées des émissions de Scope 2 basées sur le types de contrats d’électricité (“market-based”).
✍ Notez-le
Les entreprises de moins de 750 salariés peuvent omettre la première année de leur reporting la déclaration des données sur les émissions de Scope 3 et les émissions totales de gaz à effet de serre.
Enfin, l’entreprise doit aussi publier les informations relatives à l’intensité de ses émissions de gaz à effet de serre en précisant le total des émissions exprimées en tCO2e par produit net.
DR7 : Projets d’absorption et d’atténuation des gaz à effet de serre financés au moyen de crédits carbone
Cette section concerne les actions de “compensation carbone” réalisées ou financées par l’entreprise. Elle comprend notamment :
Les absorptions et le stockage de gaz à effet de serre résultant de projets qu’elle a pu réaliser dans le cadre de ses propres activités ou auxquels elle a pu contribuer dans sa chaîne de valeur amont et aval
Le montant des réductions ou absorptions des émissions de gaz à effet de serre résultant de projets d’atténuation du changement climatique en dehors de sa chaîne de valeur qu’elle a financé ou qu’elle envisage de financer par l’achat de crédits carbone (par exemple, via le Label Bas-Carbone)
DR8 : Tarification interne du carbone
Dans cette section, l’entreprise doit indiquer si elle applique des mécanismes de tarification interne du carbone. Si oui, elle doit préciser comment ces mécanismes encouragent la mise en œuvre de politiques et cibles de réduction liées au changement climatique.
L’entreprise doit notamment indiquer :
Le type de mécanisme de tarification interne du carbone (exemples : redevances carbone internes, fonds carbone internes, etc.)
Le champ d’application de ces mécanismes (activités, étendues géographiques, entités concernées, etc.)
Le prix du carbone appliqué en fonction du type de mécanisme ;
Pour l’année en cours, les volumes d’émissions couverts par ces mécanismes et leur proportion dans les émissions totales de l’entreprise
DR9 : Incidences financières attendues des risques physiques et de transition et opportunités potentielles liées au changement climatique
Enfin, cette dernière exigence implique la publication des incidences financières escomptées :
Des risques physiques significatifs
Des risques de transition significatifs importants
Des opportunités potentielles significatives importantes liées au changement climatique
✍ À Noter
En raison de la nouveauté de ces notions, une période de transition est prévue. Ainsi, la publication des effets financiers peut être omise la première année du reporting et une information uniquement qualitative est permise au cours des trois premières années lorsque l’information quantitative est impossible.
Comment se préparer efficacement à la norme ESRS 1 ?
Pour se préparer efficacement au reporting de durabilité et notamment à la norme ESRS E1, nous vous recommandons de mettre en place dès maintenant ces actions pour disposer des données nécessaires le moment venu :
Réaliser le bilan carbone de votre entreprise sur les trois scopes. Le Bilan Carbone est nécessaire pour répondre à l’exigence de divulgation DR6, et permettant de répondre au DR5
Mettre en place une stratégie climat dans votre entreprise et notamment une plan d’actions de réduction de vos émissions de gaz à effet de serre (nécessaire pour les DR1, DR3 et DR4)
Commencer dès aujourd’hui la collecte des informations nécessaires au reporting (quantitatives et qualitatives) en consultant vos parties prenantes
Nous vous invitons par ailleurs à suivre de près les évolutions réglementaires sur le sujet et notamment la publication des normes ESRS sectorielles qui viendront préciser certains points du reporting afin de vous faciliter sa mise en œuvre. Pour cela, abonnez-vous à notre newsletter. N’hésitez pas également à consulter les documents de type guidance et FAQ publiés par l’EFRAG.
✍ Notez-le
Rappelons qu’en cas de mauvaise application de la CSRD, chaque Etat membre de l’Union Européenne définit une sanction spécifique. En France, il est prévu :
Une amende de 3750 € en cas de non publication du rapport ou de publication d’informations partielles ou erronées
Une amende de 30 000 € et jusqu'à 2 ans d'emprisonnement en cas de non audit du rapport extra-financier
une amende de 75 000 € et jusqu'à 5 ans d'emprisonnement en cas d'entrave aux vérifications ou contrôles des auditeurs
Conclusion
La norme de durabilité ESRS E1 relative au changement climatique est l’une des plus significatives et complètes de l’ensemble de la directive CSRD. Elle nécessite de bien préparer et analyser l’ensemble de son activité, et de s’engager rapidement sur la voie de la transition bas-carbone.
Aktio peut vous accompagner dans la préparation du nouveau reporting de durabilité notamment par la réalisation d’un bilan carbone de vos émissions ou encore la définition d’une trajectoire carbone alignée avec un scénario à +1,5°C. Contactez-nous !